Après une cinquième place aux championnats d'Europe, Lorine Schild s'est classée 17ème des championnats du Monde. Rencontre avec la patineuse rémoise et son entraîneur Malika Tahir.
Comment avez-vous vécu votre programme court ?
Lorine : Il y a eu une petite erreur sur la combinaison, mais dans l'ensemble c'était plutôt bien. Je n'ai rien lâché, les autres éléments étaient propres. Je suis très contente d'avoir été qualifiée pour le programme libre. C'était un objectif important après les championnats du monde de l'année dernière où je n'avais pas passé le "cut" qualificatif. J'ai repensé à cette non-qualification le matin de l'entraînement du programme court. Il y a eu un petit coup de stress mais j'ai réussi à le dépasser, puis à me dire de prendre du plaisir avant tout. Nous en avons parlé avec Malika le matin du programme court, j'ai verbalisé mes peurs. D'habitude, j'ai tendance à tout garder pour moi au risque que cela finisse par craquer. J'essaie de verbaliser plus qu'avant. En parler avec Malika m'a beaucoup aidée.
Malika : Je suis très contente qu'elle n'ait rien lâché. Elle était très stressée à l'entraînement du matin du programme court. Elle avait une sorte de traumatisme de la non-qualification pour le programme libre l'année dernière. Il a fallu qu'elle le verbalise à la sortie de l'entraînement ce matin. Elle ne savait pas trop ce qui se passait. On en a discuté pour qu'elle arrive à exprimer le fait qu'elle avait peur de ne pas se qualifier. J'ai essayé de la rassurer avec mes mots. Le fait d'en parler était une bonne chose. Après on a joué aux cartes et essayé d'occuper son esprit. Je suis contente qu'elle se soit remobilisée et qu'elle se soit battue.
Dans ce programme court, le Lutz étant mal engagé, avez-vous envisagé un double boucle piqué au lieu du triple ?
Lorine : Non. Sans combinaison triple-triple, la qualification aurait été trop difficile à passer. Il n'y avait pas moyen que je fasse un double !
Comment s'est passé le programme libre ?
Lorine : Je suis contente de ce programme, même s'il y a eu quelques petites erreurs. Je n'ai rien lâché. Je suis notamment contente du niveau quatre de la séquence de pas. J'étais plus sereine que lors du programme court. Une fois que la qualification était faite, j'étais là pour en profiter. Je me suis sentie bien pendant le programme, même si c'est devenu difficile physiquement sur la fin.
Comment avez-vous vécu le fait de patiner devant un public si nombreux ?
Lorine : La patinoire est très grande, c'est un beau complexe. Le public est nombreux, c'est très agréable de patiner dans une ambiance si chaleureuse. C'est impressionnant au début, mais je commence à avoir l'habitude, notamment après avoir patiné au Japon. Et une fois que la musique démarre, je ne vois plus personne.
Votre régularité est une de vos plus grandes forces. Depuis le début de la saison, vous êtes tombée 5 fois sur un total 90 sauts, c'est très peu. Comment cela vous aide-t-il à prendre confiance ?
Lorine : Je sais que peu importe ce qu'il se passe sur mes entraînements, j'arrive quasiment tout le temps à me reprendre et à passer à autre chose pour patiner au mieux que je peux sur le moment.
Malika : Je pense que sa force c'est qu'à l'entraînement, depuis qu'elle est toute petite, elle ne lâche pas. Si elle arrive à récupérer en compétition une combinaison mal engagée, c'est aussi parce qu'à l'entraînement, elle s'habitue aussi à faire cela. J'essaye de la pousser dans cette direction : même quand ce n'est pas toujours parfait, toujours aller au bout de l'objectif de saut demandé.
Que souhaitez-vous travailler et améliorer pour la prochaine saison ?
Lorine : Je voudrais continuer sur la même lancée, puis aller encore plus loin, aller chercher de meilleurs résultats. Je souhaite aller plus loin dans l'artistique et obtenir un niveau quatre régulièrement sur la séquence de pas. Je voudrais aussi améliorer les arrivées des sauts, surtout en fin de programme, pour qu'elles soient bien glissées.
Malika : Nous allons construire des programmes qui la mettent encore plus en valeur, travailler encore plus sur la vitesse, chercher aussi à mettre plus de nuances dans les programmes, dans l'exécution. Nous allons continuer à améliorer la technique pour que ce soit encore plus fiable et qu'elle aille chercher encore plus de GOE. Nous cherchons des pirouettes aussi originales et qui mettent ses lignes en valeur. Nous cherchons des musiques, et nous réfléchissons aussi avec qui nous travaillerons sur les nouveaux programmes. Mais d'abord, Lorine rentre rapidement en France pour quelques jours d'examens, puis elle enchaînera avec la tournée de l'Équipe de France, qui sera une première pour elle.
Solène Mathieu - Skate Info Glace
Écrire commentaire