Rencontre avec Emilie Télémaque et Louis Thauron,
après les programmes de leurs élèves, Romane Télémaque et Lucas Coulon.
De quoi êtes-vous fiers
après cette finale ?
Emilie : Je suis fière de leur
capacité à rebondir après le mois horrible qu’ils viennent de passer. Cela a été vraiment chaotique et nous avons même hésité à venir : la blessure de Lucas,
la fatigue, les nerfs... C’était vraiment un mauvais mois d'entraînement, mais ils ont su se ressaisir et montrer qu’ils sont de sacrés compétiteurs.
Louis : Ils arrivent à se battre ensemble jusqu'au bout. Même quand
c'est plus compliqué à l'entraînement, ils parviennent à se remobiliser et à se ressouder. Ils ont les mêmes objectifs. Ils sont matures là-dessus. Ils ont
une vraie complicité, qu'il faut conserver. Ils sont comme des frères et sœurs.
Comment les
accompagnez-vous dans ces moments difficiles ?
Emilie : Je suis aussi la maman
de Romane, alors c'est parfois compliqué. Je m’entoure beaucoup et je compte aussi sur mes collègues pour les remobiliser. Je suis très fière d'eux. Il n'y a
pas beaucoup de patineurs qui auraient été capables de réaliser ces performances après un mois aussi difficile.
Romane nous disait qu'elle
ne voulait pas aller aux championnats du monde l’année dernière parce qu'elle avait peur d'être ridicule. Quand on voit leurs performances en finale, nous
avons du mal à imaginer cela.
Emilie : Ils grandissent avec
les saisons. Lucas arrive à se projeter, il a des objectifs à long terme. Il faut rappeler qu’il a quatre ans de plus que Romane. C’est vrai que Romane ne
voulait pas aller aux championnats du monde, mais quand nous sommes rentrés, elle m'a dit qu'elle serait prête à y retourner immédiatement ! Je comprends, je
me mets à leur place. Il leur arrive beaucoup de choses, et très vite. Tant mieux, mais ils sont très jeunes. A 14 et 18 ans, ils sont les plus jeunes de la
compétition couples.
Louis : Ils vivent des
expériences extraordinaires. Cela va leur servir pour les prochaines années, c’est très bien.
Louis, que leur
apportez-vous en tant que danseur ?
Louis : Nous travaillons
beaucoup les skating skills. Je partage aussi mon expérience de la compétition. Je veux qu'ils arrivent à créer leur histoire dans tous leurs programmes,
qu'ils arrivent à projeter ce qu'ils sont en train de faire sur glace. Ce ne sont pas seulement des programmes avec des éléments. Je veux leur apporter le côté
chorégraphique et qu’ils vivent les choses. Nous ne voulons pas faire un mouvement pour dire de faire un mouvement.
Les avez-vous sentis
particulièrement stressés ? Ils ne sont pas habitués à patiner devant un public aussi nombreux.
Emilie : Ils étaient stressés
parce qu'ils n’étaient pas complètement prêts et qu’ils voulaient réussir ce programme. C'était davantage lié à cela qu'au public. Je pense que le soutien du
public les a aidés.
Louis : Je ne pense pas qu'ils
aient été stressés par rapport à l’enjeu. Il n’y avait pas d’objectif de placement, mais c’est une compétition majeure et je pense que le stress était lié au
fait de devoir patiner un programme de A à Z avec des difficultés techniques. Je trouve qu'ils le gèrent bien. Ils s'entraident et nous voyons qu’ils ont une
belle complicité.
Aviez-vous fixé des
objectifs de classement sur d’autres compétitions, notamment les Grands Prix ?
Emilie : Non, nous n’avons mis
d'objectifs de classement pour aucune compétition. Peut-être qu'ils y pensent de leur côté, mais nous leur disons avant tout de faire le boulot. Ils sont
trop jeunes pour avoir des objectifs de résultats. Nous fixons des objectifs de performance pour aller plus loin, compétition après compétition. Nous avons
inclus le triple flip lancé pour préparer la saison prochaine. Tout ce qu'ils acquièrent maintenant leur sera utile plus tard. Nous préparons la suite, pour
qu’ils soient prêts quand ils passeront chez les seniors. Nous avons du temps, il reste 5 ans !
Solène Mathieu - Skate Info Glace
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