François Pitot : Je n'avais qu’une envie, patiner devant le public !

© Alice Alvarez
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Malgré une expérience difficile en raison d'une luxation de l'épaule lors du programme court, François Pitot a réussi son premier quadruple Salchow en compétition. Il s'est classé douzième du Grand Prix de France et a répondu à nos questions après son programme.

 

Solène : Bravo pour le quadruple Salchow !

François : Merci ! Après trois ou quatre compétitions, j’ai enfin réussi. J'ai vérifié la trace pour voir s'il était bien en arrière, et c'était le cas. Je me suis dit qu'il fallait rester concentré sur la suite du programme, mais cela m'a fait vraiment plaisir, surtout après ce qui s'est passé au programme court.

 

Solène : Quel est votre bilan du programme libre ?

François : Les Axel ont été manqués. Le deuxième était sauvable, je me suis battu, mais il va falloir que nous retravaillions la courbe à l’entraînement. C'est un saut sur lequel je n’ai pas de difficulté, donc cela reviendra vite. Cela dit, je perds pas mal de points, surtout que je n’ai pas pu réaliser la combinaison sur ce saut, donc le deuxième Axel ne rapporte qu'un point. Les autres sauts étaient bons, je me suis bien battu malgré les jambes lourdes. L’expérience du début de saison aide ; j’arrive mieux à gérer, à respirer aux moments clés pour bien me lancer. Par contre, j’ai senti que la fin était un peu lente.

 

Solène : Comment avez-vous vécu le programme court ?

François : Je me suis luxé l’épaule en tombant sur le quadruple Salchow, cela a bien craqué. Pendant la transition vers l'Axel, je me demandais si je sentais encore mon bras. Je faisais quelques mouvements pour vérifier. J'avais mal, mais je pouvais bouger. Cela dit, je n'étais pas vraiment concentré sur l'Axel, donc il est parti n'importe comment. Je n’ai pas réussi à me remettre pleinement dans le programme. En me levant le matin du programme libre, c'était douloureux. Je n’ai pas beaucoup dormi la nuit entre le programme court et le libre. J’ai vu la kiné de l’équipe de France, nous avons fait quelques tests, et heureusement, je n'ai rien de grave. Je peux bouger l’épaule, même si cela fait mal quand je vais au bout de l’extension du mouvement. C’était un peu gonflé, donc il faut rester prudent. J’ai essayé de m’entraîner sans strapping. Pendant l'entraînement, cela allait plutôt bien, grâce à l’adrénaline. Après l’entraînement, la douleur s’est réveillée. Mais je n'avais qu’une envie : patiner devant le public. Alors, je me suis dit, allons-y ! C’est la troisième fois que cela m’arrive. La dernière fois, il y a deux ans lors d'un test à Lyon, j'avais dû arrêter le programme car je ne pouvais plus lever le bras. 

 

Solène : Vous êtes-vous posé la question de déclarer forfait ?

François : Non, cela ne m'a pas traversé l'esprit.

 

© Solène Mathieu
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Solène : Comment s'est passé le Skate America ?

François : C'était une expérience incroyable, ma compétition préférée de la saison. C'était la première fois que je me produisais devant un public aussi enthousiaste. La nuit après le programme court, même si celui-ci n'était pas à la hauteur de mes attentes, je n'arrivais pas à dormir. Je voulais remonter sur la glace. J'étais vraiment très enthousiaste, et le programme libre s'est bien passé. J'ai réalisé mon meilleur programme long de la saison. Finir sixième du libre a marqué positivement les juges.

 

Solène : Vous vous êtes entraîné avec Rafael Arutunian avant le Skate America. Comment vous a-t-il aidé ?

François : Nous avons travaillé ensemble la technique, en particulier sur mes croisés arrière. Il m'a dit que mes appuis n'étaient pas les bons et qu'il fallait que je me concentre davantage dessus pour mieux attaquer. Cela va m'aider pour les prises de saut en carre.

 

Solène : N'était-ce pas frustrant de s'entraîner avec l'un des meilleurs entraîneurs du monde et qu'il vous fasse travailler les croisés ? J'imagine que vous vous attendiez plutôt à vous concentrer sur les quadruples.

François : C'est vrai qu'au début, je me demandais quand j'allais commencer à sauter. Mais Rafael a pris le temps de m'expliquer pourquoi nous faisions ces exercices et par la suite, j'ai constaté que mes sauts s'amélioraient. Il m'a également dit que je savais déjà faire les sauts et que je travaillais avec son "disciple", Romain, qui sait comment m'entraîner. La technique des sauts que Romain et Rafael enseignent est la même.

 

Solène : Ilia Malinin était-il avec vous lors de ces entraînements ?

François : Non, il ne s'entraînait pas avec Arutunian à ce moment là. Mais nous avons passé du temps ensemble au Texas, nous avons fait du shopping et regardé la compétition dames ensemble. Il est vraiment sympa. Nous nous connaissons depuis longtemps. Il était venu s'entraîner une fois à Fribourg, sa mère était également présente. D'ailleurs, c'est avec elle que j'ai réalisé mon premier quadruple Salchow. Nous nous connaissons depuis nos années juniors. En 2021 au Grand Prix junior de Courchevel, j'avais terminé troisième et gagné ma première médaille. Il avait remporté la compétition.

 

Solène : Quelle sera votre prochaine compétition ?

François : Je devais participer à la Santa Claus Cup de Budapest, mais comme j'ai raté mes programmes courts cette année, je dois d'abord obtenir les minima techniques. Je les ai déjà réalisés en programme libre, mais pas en programme court. Donc, je vais me rendre à Zagreb pour le Challenger Series le 7 décembre. J'avais très envie d'aller assister à la finale du Grand Prix, mais cela ne sera malheureusement pas possible.

 

© Alice Alvarez
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Solène Mathieu - Skate Info Glace

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