Kevin Aymoz nous a partagé ses réactions après son sixième titre de champion de France.
Au sujet de son programme libre aux championnats de France :
“C'est la compétition la plus dure de toute ma vie. Je ne veux plus la refaire (rires). Je voulais effacer le souvenir de l'an dernier, et passer au-dessus, pour moi, pour mon enfant intérieur, pour lui donner un peu de chaleur et de bonheur, mais quand j'ai démarré la compétition, c'était difficile. Je n'arrivais pas à rentrer dans la glace. Je me voyais tomber. Mon préparateur mental était présent. Nous avons discuté de plein de choses avant que je monte sur la glace. Si j’avais été deuxième, troisième ou quatrième, ce n’était pas grave. Je connais ma valeur, technique et artistique. Le programme libre était bien. Je me suis battu sur les deux quadruples. J’ai repensé à mes Lutz ratés cette saison, j'ai fermé les yeux et je me suis battu en l'air. Pour le deuxième Axel, j'étais un peu fatigué, un peu sur l'avant, donc je suis tombé. Je n’ai pas pu faire la combinaison après le triple boucle piqué, donc j’ai essayé de la replacer après le flip, mais je n’ai pas voulu faire un triple Salchow. Mais après n’avoir fait qu’un double Salchow, je me suis dit “imagine, ça te coûte la médaille !”. Il ne faut jamais se dire ça ! Donc je me suis un peu grondé tout seul dans le programme : “Jamais on ne se dit ça, Kevin !”.
Sur sa première partie de saison :
“Les Masters étaient difficiles, les Grands Prix étaient difficiles, la finale était hyper difficile. Mais alors ces championnats de France, c’était encore autre chose. Toutes les compétitions que j'ai faites avaient des stress différents et j'apprends beaucoup sur moi. Les Masters étaient stressants car il s’agissait de ma première compétition en France, au retour d'une saison 2023/2024 pendant laquelle je n'allais pas bien. Pour le premier Grand Prix, j’étais stressé simplement d‘être là. Pour le deuxième Grand Prix, j’avais le stress de la qualification. Et lors de la finale, c’était le stress d'être à la maison. Pour ce championnat de France, c’était le stress de l'expérience de l’an dernier qu'il fallait que j'efface. Ce sont des challenges. C’est le côté ludique de la compétition : qui va être le meilleur ? qui va gagner ? Comme les enfants dans la cour de récré quand ils font la course. Peut-être que je me dis ça pour dédramatiser. Je me suis battu à Annecy, ce n'était pas facile. Je suis en phase descendante dans ma saison : on ne peut pas rester en pic de forme pendant un Masters, un Grand Prix, un deuxième Grand Prix, une finale, un championnat de France, d’Europe et du Monde.”
Sur son sixième titre de champion de France :
“J'ai toujours rêvé depuis que j'ai commencé les championnats de France Elites, de gagner six titres de champion de France. Pourquoi six ? Je ne sais pas. Maintenant je vais rêver d'en avoir un septième, un huitième… Mais j'ai accompli ma mission. Je suis comme Joséphine Ange Gardien, je peux rentrer chez moi (rires). Je remercie aussi toutes les personnes qui m'accompagnent et me soutiennent. C'est une victoire d'équipe.”
Sur la modification à venir de ses programmes :
“Nous allons changer beaucoup de choses dans les programmes. C'est important de les remodeler. Ils se sont usés, depuis le début de saison. Il faut leur donner un renouveau pour que la deuxième partie de saison soit intéressante. Je pense à des petits mouvements et certaines prises d'élan. J’adore mon programme libre. Quand la musique démarre, je suis toujours content de l'entendre. Il y a quelqu’un dans mon oreille qui me dit : “Tu kiffes cette musique, alors laisse-toi porter”. Dans le programme court, nous allons modifier quelques mouvements de bras dans la séquence de pas. Cela fait trop “pop funky, je suis en boîte de nuit”. Il faut que ce soit un peu plus chorégraphié. J'ai hâte de les retravailler, ce sont deux programmes qui me tiennent à cœur.”
Sur les championnats d’Europe :
“Généralement, je suis quatrième ou je ne passe pas la qualification (rires). Je ne veux pas revivre cela et je ne veux pas non plus me classer entre la 4ème et la 32ème place. J’aimerais viser plus haut, si vous voyez ce que je veux dire. Je ne vais pas me mettre de pression, mais je sais que pour la sixième année consécutive, je peux prétendre à une médaille. Qui vivra verra ! Cela dit, les championnats d’Europe ne sont pas l’objectif principal de la saison. La FFSG m’a confirmé ma sélection quelques jours avant les championnats de France. Cela m’a enlevé un poids. Rien n’est jamais joué, je n’étais pas certain d’être sélectionné. Il ne fallait pas que je me repose sur mes lauriers et en même temps il fallait que je garde ce stress, mais sans qu'il me noie, donc c'était un équilibre intéressant à avoir. Je prends neuf jours de vacances, que je vais savourer avant de préparer les championnats d'Europe.”
Solène Mathieu - Skate Info Glace
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