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Après une saison 2023-2024 difficile, ponctuée d’un forfait aux championnats d’Europe et du monde, Camille et Pavel Kovalev reprennent confiance. A Tallinn, ils ont obtenu la neuvième place de la catégorie couples.
Qu’avez-vous pensé de votre programme court ?
Camille : Le programme était plutôt bien. Nous aurions voulu patiner plus proprement. Nous avons perdu un niveau sur la séquence de pas, ainsi que sur le Twist. Je n'ai pas vu comment les autres couples ont patiné, mais j'ai constaté que les scores ne montaient pas très haut pour tout le monde. J’ai des regrets sur le boucle piqué car il est beaucoup plus stable aux entraînements qu'avant. Pendant les autres compétitions, je faisais une petite prière avant, en me disant que si cela passait, c’était un coup de chance, mais là, je pensais le réussir. Il y a eu un peu de stress et un manque de confiance.
Comment s’est passé le programme libre ?
Camille : Nous étions contents d’en finir ! La journée a été vraiment très longue. Le stress monte au fur et à mesure et reste jusqu'à tard dans la soirée. C’était difficile physiquement. Nous sommes contents d’avoir confirmé le top 10 et qu'il y ait deux places pour l'année prochaine.
Vous nous aviez expliqué que vous aviez une prise longue et une prise courte pour le dernier porté. Qu’en est-il pour ce programme libre ?
Camille : Aux championnats de France, nous avions ces deux possibilités, mais quand nous sommes rentrés, Laurent nous a dit que nous allions choisir une prise, la longue, la travailler, et voir si cela passait niveau timing. Dans le libre à Tallinn, nous étions légèrement en avance, cela s’est bien passé.
Comment vous sentez-vous physiquement ?
Camille : La cheville et les épaules tiennent. Le cardio est plus difficile. Nous n’avions réussi à faire qu’un programme libre en entier avant de venir.
Quel était votre objectif pour ces championnats d'Europe ?
Pavel : Ne pas se frotter les fesses sur la glace (rires) !
Camille : Nous n’avions pas cet objectif de top 10 en venant, mais nous avons commencé à y penser après le résultat du programme court. Cela devrait réduire la pression l'année prochaine pour les qualifications européennes.
Avez-vous ressenti cette pression cette année ?
Camille : Oui clairement, notamment au début de la saison. Les jeunes avancent, c’est normal.
Pavel : Ils sont forts techniquement. Nos points faibles sont plus difficiles à corriger à notre âge. Je trouve que le couple est une des disciplines les plus faciles. Tu peux monter un bon couple en une année si le gabarit de l’homme et de la femme s’accordent bien. Les éléments de couple sont assez faciles à apprendre, mais si tu n'as pas la technique individuelle, c’est difficile à rattraper. Nous voyons certains couples qui font facilement deux triples, sans se poser de questions. Cela nous stresse pour les championnats d'Europe. Il faut se battre pour avoir sa place !
L’année dernière, vous étiez tombée malade Camille et vous aviez déclaré forfait avant le programme libre. Avez-vous repensé à cette mésaventure ?
Camille : Avant de partir, beaucoup de patineurs de notre club étaient malades, cela ne m’a pas rassurée. Je ne voulais surtout pas revivre cette situation ! Nous avons aussi fait attention à notre alimentation.
Vous avez patiné le programme court le mercredi et le libre le jeudi. Préféreriez-vous avoir une pause d'une journée ?
Pavel : Non, surtout pas ! Avec un jour de repos, tu te débranches de la compétition, tout en gardant le stress. C’est encore plus difficile après.
Camille : Je ne suis pas contre, de mon côté. Ce sont des configurations que nous avons déjà testées aux Masters.
Comment se sont passés vos entraînements depuis les championnats de France Elites ?
Camille : La pause a été plus longue que prévue : deux semaines. Nous n’avions pas de temps de glace, c'était compliqué. Quand nous avons repris, la technique était assez stable mais ce n’est pas encore assez fluide pour que je sois 100% sûre de moi et que j’y aille sans me poser de questions.
Pavel : Cette pause de fin d'année est mal tombée. Nous étions bien prêts après les championnats de France. Il y avait quelques réglages techniques à faire, mais le cardio était bon. Pendant deux semaines, nous n’avons presque rien pu faire.
Camille : Nous sommes allés en séances publiques quatre ou cinq fois pour garder les sensations. Quand il n'y avait pas trop de monde, nous faisions quelques sauts.
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Envisagez-vous un changement de costume pour le programme court, pour la suite de la saison ?
Pavel : Je ne sais pas si nous aurons le temps.
Camille : Après les championnats de France, j'ai contacté notre couturière pour lui dire que le style était validé, mais que nous avions besoin d’autres pantalons. Elle m’a prévenue que le délai serait trop court pour les championnats d’Europe. Le pantalon actuel de Pavel fait trop jogging. Nous avons essayé avec un pantalon de costume, mais cela manquait d'élasticité.
Pavel : En compétition, nous ne sommes pas obligés d’avoir des paillettes. Quand la musique s’y prête, on peut porter autre chose. Là c’est vrai que le jogging est un peu exagéré, mais quand c'est un style hip-hop, pourquoi pas ?
Quelle importance porte ce choix de costumes aux yeux des juges, à votre avis ?
Camille : Beaucoup, je pense. Aux championnats de France, quelqu’un nous a dit que cela l’avait “choquée” et qu’elle avait peur que les juges nous pénalisent. Mais ils semblent que certains juges ne l’aient pas remarqué car cela allait dans le style. Ce pantalon n’est pas hors règles, mais cela peut créer un a priori négatif dans la tête des juges : “il n’a pas fait d’effort”. Et au contraire, un beau costume peut créer un a priori positif, qui va sans le vouloir influencer la note.
Des patineuses comme Gabriella Papadakis et Tessa Virtue avaient déjà exprimé leur souhait de pouvoir patiner en tenue simple
Camille : En tenue simple, et sans maquillage. C'est sûr que cela nous mettrait sur un pied d'égalité.
Quelles sont vos prochaines échéances ?
Camille : Nous avons des répétitions pour la tournée Holiday on Ice la semaine prochaine. Nous allons participer à cinq ou six spectacles : Rennes, Marseille, Clermont-Ferrand… Nous participons à une compétition en Italie. Nous allons devoir trouver le bon équilibre pour bien nous entraîner et ne pas nous blesser. Nous espérons également que la France se qualifie au World Team Trophy après les championnats du Monde.
Quels programmes allez-vous faire pendant la tournée Holiday on Ice ?
Camille : Ce n’est pas encore complètement défini, mais il y aurait un solo et un numéro de groupe, qui sera avec des patineurs différents à chaque fois puisque nous ne participons pas à toutes les dates. Je crois que le numéro de groupe sera chorégraphié par Benoit Richaud.
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Solène Mathieu - Skate Info Glace
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