Loïcia Demougeot et Théo Le Mercier se sont classés 15e des championnats du monde. Nous sommes revenus avec eux et les journalistes présents sur leur expérience cette saison et leur projection vers l’avenir.
Quelles sont vos impressions de la danse rythmique ?
Loicia : Je suis assez contente de notre performance. Nous avons essayé de faire un bon programme pour le public et pour nous, pour ce dernier programme en compétition. Nous sommes un peu déçus des points et de certains niveaux obtenus. Nous avons donné ce que nous pouvions et je suis contente d’avoir fini comme cela et d’avoir partagé ce moment avec le public. Tout au long du programme, nous avons senti qu’ils étaient avec nous.
Théo : La PSt a perdu deux niveaux, elle est passée de niveau 3 à niveau 1. Je pense que les GOE qui ne sont pas montés aussi haut que d’habitude. Les composantes non plus. Ce sont les championnats du monde, donc forcément, le jugement est plus strict et le niveau est très élevé.
Comment s’est passée la danse libre ?
Théo : Sur la glace, plutôt bien. Nous sommes globalement très contents de ce que nous avons fait, Karine l’était aussi. Je pense que nous avons progressé par rapport aux championnats d’Europe. Nous nous sommes sentis beaucoup plus solides, nous avons pu aller jusqu’au bout avec plus de maîtrise. Dans l’ensemble, nous sommes plutôt satisfaits de la performance.
Loïcia : Karine et Benoît ont trouvé que nous avions beaucoup plus dansé que les fois précédentes, que nous étions vraiment entrés dans le programme. C’est vrai que, jusqu’à présent, c’était justement ce qui posait un peu problème sur ce programme libre. Donc oui, nous sommes contents d’avoir réussi à le faire sur ce dernier libre. Après, pour les notes, ce n’est pas entre nos mains. Nous prenons ce qu’on nous donne. Nous essaierons d’avoir des retours pour comprendre comment cela a été perçu, et travailler dessus la saison prochaine.
Théo : Les deux dernières saisons ont marqué un bond en avant. Nous n’avons fait que progresser en points. J’imagine que cela ne peut pas toujours continuer sur cette lancée. Cette année, je pense que la danse libre n’a pas pris comme celle de l’année dernière. Pourtant, nous savons que nous sommes bien meilleurs que l’an dernier sur beaucoup d’aspects. Peut-être que le choix du libre, par rapport à d’autres programmes cette saison, était un peu plus difficile à appréhender. Nous avons mis du temps à vraiment nous l’approprier, d’autant plus que nous avons dû changer la danse rythmique. Le début de saison a donc été très centré sur la danse rythmique. C’est une saison riche en apprentissages, il faut l’accepter ainsi, tout ne peut pas être simple tout le temps. C’était sans doute la saison la plus difficile de notre carrière, à tous les niveaux. Maintenant, nous allons tout donner pour revenir l’année prochaine dix fois, vingt fois plus forts. Cela ne va pas nous éteindre, loin de là. Nous savons que nous avons encore beaucoup à donner, beaucoup à montrer. En face, il y a un mastodonte, une école avec vingt couples exceptionnels. Il va falloir se battre pour aller les chercher.
Pensez-vous continuer à travailler avec Benoît Richaud ?
Théo : Bien sûr, cela fait partie du projet, pour rester dans la continuité des trois dernières années.
Loïcia : Cela va aussi dépendre du choix de la musique. Cette année, nous ne voulons pas nous tromper, nous voulons être certains que la musique nous parle autant à nous qu’à ceux qui vont travailler avec nous sur le programme. Cette saison, tout le monde ne l’a pas ressenti de la même façon, donc c’était parfois compliqué pour avancer. Nous allons essayer de trouver quelque chose qui nous convainc totalement. Si Benoît est partant, ce sera avec plaisir que nous retravaillerons avec lui. Une alternative pourrait être de collaborer avec lui plus tard dans l’année, s’il ne monte pas la chorégraphie. C’est un chorégraphe avec qui nous avons beaucoup aimé travailler, et qui nous a beaucoup apporté. Si nous pouvons poursuivre cette collaboration, ce sera avec plaisir.
Comment avez-vous vécu l’annonce du partenariat entre Guillaume Cizeron et Laurence Fournier-Beaudry ?
Loïcia : Rien n’empêche Guillaume de revenir, il en a parfaitement le droit. Ce qui nous a plus impactés, c’est la manière dont cela a été annoncé. On nous l’a présenté comme si Guillaume allait venir sauver le patinage français, et pour toute l’équipe de France qui travaille depuis trois ans, en danse comme en artistique, cela aurait pu être annoncé autrement. Il y a eu des moments compliqués où cela nous a atteints, puis nous avons essayé de nous recentrer sur nous-mêmes. Nous avons la chance d’avoir une très belle équipe de France, qui a été là pour nous, avec des messages de soutien dès que la nouvelle est tombée. En quelques années, nous avons réussi à construire un vrai esprit d’équipe.
Théo : En tant que passionné de patinage, je dirais que Guillaume est le meilleur patineur de tous les temps et j’ai hâte de voir ce que cela va donner avec sa nouvelle partenaire. Maintenant, forcément, en tant que concurrent français, c’est un peu plus difficile à digérer. Nous allons nous battre, si cela doit se jouer sur la glace, par le sport, nous donnerons tout, nous allons progresser autant que possible. C’est vrai que nous avons l’impression d’avoir une montagne devant nous, c’est compliqué. Nous patinons dans notre petite ville en France, avec nos petits moyens, nous donnons tout, cela fait des années que nous nous battons pour garder nos places, avec les moyens qu’on a, avec notre niveau aussi, qui n’est pas celui de Guillaume et Gabriella à l’époque, bien évidemment. Même si ce n’est pas leur intention, cela va forcément nous impacter, c’est cela qui est difficile à vivre.
Solène Mathieu - Skate Info Glace
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