Danse sur glace - Le point avec Anna Ryan
Le couple phare de cette compétition est un team français. Forts d'une excellente saison en juniors, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron,
dix-huit ans tous les deux, dominent l'épreuve de danse et terminent avec plus de dix points d'avance sur les Italiens Lorenza Alessandri et Simone Vaturi.
Champions du monde juniors en titre, Papadakis/Cizeron se montrent habiles et affûtés, Très rapides, ils sont nettement au-dessus du lot. Si cette vitesse donne une impression de précipitation, ils devraient néanmoins s'améliorer au fil de la saison en peaufinant leurs programmes et en travaillant sur des gestes plus aboutis. Vainqueurs des deux épreuves de la compétition, ils obtiennent, sur la danse courte, des niveaux 4 pour les twizzles et les portés, et des niveaux 3 pour tous les autres éléments. Leur libre, à l'ambiance un peu sombre, patiné sur "Iron" de Woodkid, obtient un niveau 4 pour les portés, 3 pour les twizzles et les pirouettes, mais seulement un niveau 2 pour la séquence de pas. Il semblerait qu'ils soient en passe de devenir l'arme française face aux danseurs sur glace nord-américains Virtue/Moir et Davis/White. une bataille très intéressante se profile à l'horizon de Sochi, pour une deuxième place dans l'équipe olympique face à Carron/Jones qui ont beaucoup progressé.
Alessandrini/Vaturi, 23 et 26 ans, ont été solides et n'ont pas commis d'erreur majeure. Leur programme rafraîchissant sur le thème de Mary Poppins obtient des niveaux 4 pour les portés, 3 pour les twizzles, et 2 pour les autres éléments. ILs sont malheureusement le troisième couple italien dans une équipe qui n'a que deux places pour Sochi.
Les Russes Ksenia Monko et Kirill Khalyavin (21 et 22 ans) chutent sur la deuxième série de pas du Finnstep, ce qui leur coûte cher et va les déstabiliser sur la suite de leur programme. Mais sur la danse libre, saluons leur esprit créatif et original, même si ce n'est pas une totale réussite car le thème n'est pas tout de suite très clair. On peut supposer que l'étrange costume de Monko est en rapport avec la musique, une sélection de morceaux de René Aubry et Gaetano Donizzeti. Guêtres noires jusqu'aux genoux sur patins blancs, il y a plus flatteur comme look... Jusque là, la saison n'a pas très bien commencé pour les Russes. Après avoir gagné le titre mondial junior en 2011 et être entrés dans l'écurie Zhulin, ils semblaient promis à un brillant futur. Ils n'ont, pour l'instant, par réussi à tenir leurs promesses. Leur patinage est peu inspiré et ils sont loins derrière les trois meilleurs couples de leur pays.
En quatrième place, figurent les Canadiens Kharis Ralph et Asher Hill (21 et 22 ans). Leurs performances ont été brouillon et ternes. S'ils ont présenté plusieurs programmes marquants et populaires auprès du public par le passé, leur patinage semble régresser. Compte-tenu de la profondeur du réservoir des patineurs canadiens, ces deux-là ne seront pas candidats pour Sochi.
Cinquièmes et 4 points derrière Ralph/Hill, le deuxième team canadien, Elisabeth Paradis et François-Xavier Ouelette (21 ans chacun) ont effectué de bons débuts internationaux. Ils se seraient classés encore plus près de leurs compatriotes sans une déduction pour "music violation" dans la danse courte. Séduisants, bien assortis, bon techniquement, voici un couple attachant qui produit des programmes élégants. Il sera intéressant de voir où ils se situent dans la hiérarchie canadienne après les Jeux Olympiques.
A la sixième place : Les Suisses Ramona Elsener et Florian Roost (21 et 24 ans). Leurs programmes sont agréables à regarder, il s'améliorent de saison en saison.
Respectivement en 7ème et 9ème places : deux couples finlandais, Olesia Karmi/Max Lindholm et Cecilia Törn/Jussiville Partanen. Ces deux couples semblent avoir tiré profit du coaching de Maurizio Margaglio (champion du Monde 2001 et médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Turin en 2006 avec Barbara Fusar-Poli, elle aussi devenue entraîneur), ainsi que des chorégraphies de Marina Zoueva. Karmi/Lindholm (24 ety 25 ans) livrent à Nice des performances très supérieures à celles du passé, tandis que Törn/Partanen (19 et 22 ans) ont largement progressé depuis leur 24ème place des championnats du monde junior de 2012. Ces derniers pourraient devenir le couple marquant de la danse sur glace finlandaise.
En huitième position, les Hongrois Dora Turoczi et Balazs Major (22 ans tous les deux) terminent dixièmes de la danse courte mais remontent de deux places danse libre avec une danse hongroise qui plaît qu public. Mais, comme Elsener/Root, ils peinent à progresser de manière significative sur la scène internationale.
Sortie plutôt décevenate pour les poulains de l'écurie Zazoui qui terminent respectivement en 10ème, 11 ème et 12ème places. 10èmes, Lucie Mysliveckova et Neil Brown semblent en régression. 5èmes avec 10 points de plus à la même Coupe de Nice l'an dernier, leur futur prend la forme d'un point d'interrogation. Il est triste de voir Lucie à cette place, à mille lieues des résultats obtenus avec son ancien partenaire Matej Novack. Malgré de jolis moments chorégraphiques dans leurs programmes, ils sont lents sur la glace et n'ont pas l'air prêts pour la compétition.
Les Espagnols Celia Robledo et Luis Fenero (19 et 21 ans) finissent 11èmes pour leurs débuts internationaux. En dépit de performances solides et courageuse assorties de portés originaux, ils étaient brouillons et désunis. Une des raisons de ce manque d'unité pourrait être leurs 30 cm de différence, qui conviendrait mieux à des patineurs de couple. Avec si peu de danseurs sur glace espagnols, la fédération de leur pays compte sur eux pour marcher dans les pas de Hurtado/Diaz. Et ils ont du temps devant eux.
Barbora Silna et Juri Kurakin (26 et 24 ans) semblent eux aussi être en régression. Lents et mal préparés, ce qui s'est reflété dans leur notation. Le fait qu'ils recyclent leur costume de danse libre de l'an dernier pour leur SD ne les a pas aidés. Leur danse libre de cette année est d'un concept intéressant, Barbora est très expressive, mais une fois encore, l'ensemble est mal dégrossi et ne paraît pas prêt pourt la compétition.
En dernière place, et dans un contraste cruel avec Papadakis/Cizeron, le deuxième team français, Valentina Rudchenko et Benjamin Allain (19 et 21 ans) se sont montrés faibles et décevants dans les deux épreuves de la compétition.