Jour 3

Chez les messieurs, après un court plutôt décevant, Besseghier se réveille et pas à moitié. La musique de Peter Gabriel qui sert d'entame à son libre a déjà beaucoup vécu dans les patinoires mais il sait se l'approprier et sa gestuelle expressive sert parfaitement la mélodie. Sept triples, dont deux axels, les trois combinaisons réglementaires, un très joli travail de petits pas, tout y est, sauf le quad, mais on s'en passera. Pour l'instant.

 

Si Joubert réussit un libre pareil en se disant hors de forme, on se demande ce que ça donnera lorsqu'il aura tous ses moyens ! Un des athlètes les plus accrocheurs que je connaisse. Avec une vraie chorégraphie et une construction soignée, son programme long sur le Concerto d'Aranjuez le fait paraître sous un jour plus mûr et plus sensible. Dommage que, comptablement, un triple axel retourné et une des trois combinaisons absente l'empêchent de faire le chiffre. Il gagne néanmoins le libre avec 7 points d'avance sur Amodio. Et finit sur les rotules. Il a des... tripes ce garçon. Il serait mal élevé de dire autre chose mais c'est pourtant bien de cette autre chose qu'il s'agit ! ;-)

 

A regarder Amodio, 1 petit point et quarante et un centièmes devant Joubert grâce au court, on se dit qu'il n'est plus très loin le lutin pétri de talent, à qui la musique rentrait dans le corps pour ressortir par les patins. Pas encore revenu en plein, mais il réapparaît de ci, de là (et il faut bien le dire, un brin cahin-caha !). Un axel eclaté, un deuxième quad avorté d'un tour (le premier est superbe), ce n'est pas encore ça, mais c'est mieux qu'hier et on l'espère, moins bien que demain. La confiance revient, lentement et sûrement. Continue Florent ! 

 

Associés récemment, Anastasia Voronkova et Jérémie Flemin, coachés par la très originale et très talentueuse Karine Arribert, remportent, prouesse rare,... deux médailles : celle de bronze pour la danse, et celle d'or en ballet sur glace avec toute leur équipe. En argent, Papadakis/Cizeron, un couple qui deviendra grand... Qui l'est déjà, grâce à l'énorme talent de Guillaume, né pour danser, pour glisser, et à la grâce et l'expressivité de Gabriella. Très bon niveau technique, joli thème un peu triste, doux-amer et plein d'émotion, l'ensemble est de très bonne facture et laisse présager une très belle saison. Il reste des détails à régler dans la danse libre du Petit Prince et de sa Rose, de petites erreurs à gommer, mais sur la glace, ils se font plaisir, ils gagnent en fluidité, en aisance. Gros pincement au coeur quand on réalise que Péchalat/Bourzat étaient aujourd'hui pour la 

dernière fois en compétition sur la glace française. Mais il reste quelques échéances de choix avec les Europe dans un mois et les JO de Sochi.