Interview François Pitot : cap sur le Skate America !

© Alice Alvarez
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François Pitot a récemment remporté les Masters, une victoire quelque peu inattendue, mais méritée à l’issue d’un très bon programme libre. Il se prépare désormais pour le Skate America, son premier Grand Prix senior.

 

Solène : Qu'avez-vous pensé de votre performance aux Masters ?

François : J'ai eu de bonnes sensations, particulièrement sur le programme long. Même si j'ai chuté sur le quadruple Salchow, j'ai réussi à me reprendre et à appliquer le travail effectué ces dernières semaines. J'ai donc pu bien exécuter le reste du programme, malgré la chute. Globalement, je suis satisfait de ma prestation. J'ai aussi eu de meilleures sensations par rapport au programme court, où j'étais plus tendu musculairement. Cela donne envie de continuer les compétitions !

 

Solène : Cette année, aux Masters comme au Lombardia Trophy, vous avez inclus un quadruple Salchow dans chaque programme. Ils ont été chutés, mais cela marque une évolution importante dans votre contenu technique.

François : Oui, ça va le faire ! À l'entraînement en Suisse, le quadruple passe plutôt bien. Mais en compétition, quand je suis un peu plus raide, c'est plus compliqué. L’objectif est de l’inclure dès le Grand Prix Skate America, et au fur et à mesure de la saison, d’ajouter le quadruple boucle piqué, que je réussis régulièrement à l'entraînement.

 

Solène : Comment se passe l’adaptation à la catégorie senior ?

François : Bien ! J’ai été habitué à être souvent surclassé. Mais c’est vrai que je vois que le jugement est plus rigoureux maintenant, notamment pour la chorégraphie. En junior, mes programmes étaient parfois mieux notés. J’avais d’ailleurs obtenu de meilleures composantes aux Championnats du monde. Maintenant, on me compare davantage aux seniors comme Kevin Aymoz, donc dès qu’il y a une petite faiblesse en glisse, la notation est plus sévère. Mais c’est motivant, cela me donne envie de réaliser de grandes choses en senior.

 

Solène : Vous avez obtenu deux sélections en Grand Prix senior dès votre première saison : Skate America et Grand Prix de France.

François : C’était mon objectif de faire les Grands Prix dès ma première saison. Avoir deux sélections est vraiment super. Grâce à mon classement mondial, l’ISU me permet de pouvoir participer à ces deux compétitions, et c’est une chance que je vais saisir pour gagner en expérience.

 

Solène : Tout en vous confrontant aux meilleurs patineurs du monde…

François : C’était intéressant de commencer au Lombardia Trophy avec beaucoup de grands noms. J'ai pu observer les entraînements de Yuma Kagiyama et Ilia Malinin et m'en inspirer. Romain et Angélique, mes entraîneurs, ont remarqué la différence à mon retour. Je fais plus attention à mes exercices avant les sauts, notamment à la vitesse de déplacement dans les exercices de glisse. Être bien concentré dans chaque exercice permet d’avoir la bonne vitesse et le bon placement pour que le saut parte mieux.

 

Solène : Votre programme libre sur la musique de Matrix évoque forcément Brian Joubert. Mais vous n’étiez pas né quand il a gagné son titre mondial avec ce programme !

François : Oui, c’est vrai que la référence à Matrix évoque Brian. J'ai vu son programme plusieurs fois quand j'étais petit. Cependant, Angélique et moi avons voulu créer quelque chose de différent. Je suis content de patiner sur cette musique. Ce sont deux morceaux pour le programme court et le programme long que j’aime beaucoup, et c'est un vrai plus de pouvoir patiner sur des musiques qui me plaisent.

 

Solène : Quelle préparation avez-vous prévue avant le Skate America ?

François : Je suis allé m’entraîner chez Raphael Arutunian aux États-Unis cet été, et ça s'est très bien passé. Il m'a dit que je pouvais venir avec plaisir quand je le souhaitais. Comme je vais au Skate America, je vais m’entraîner à nouveau avec lui la semaine avant la compétition. C’était un rêve pour moi de m'entraîner avec lui. Avoir la possibilité d’y aller avant une compétition, et qu’il m’accueille les bras ouverts, c'est merveilleux. Cela m'aidera aussi à gérer le décalage horaire même si en général, je m’adapte plutôt bien à l'aller. Le retour en Europe est plus difficile. Il va falloir que je dorme bien avant Angers !

 

© Alice Alvarez
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Solène Mathieu - Skate Info Glace

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