© Olivier Brajon / Ice Radio
Léa Serna a changé de club cet été, quittant Poitiers pour Oberstdorf. Malgré cette période difficile, Léa a gagné les Masters de Villard-de-Lans, première compétition de sa saison.
Comment vous sentez-vous ?
Léa : Cela fait du bien de reprendre la compétition après un été tumultueux. Je suis très contente de mon programme court, un peu moins du programme libre. Je suis forcément un peu déçue de ne pas avoir patiné mon programme libre aussi bien qu’à l'entraînement mais je suis ravie de ma première place. Cela me met dans une bonne dynamique pour ma prochaine compétition, le Budapest Trophy mi-octobre.
La combinaison de deux doubles Axel est devenue votre point fort.
Léa : Avec le triple Lutz, ce sont les sauts que je réussis le mieux à l'entraînement. Le fait de les avoir placés en milieu/fin de programme m’aide si jamais je ne réussis pas le début de programme. Je sais que j’ai une valeur sûre avec les Axel et le triple Lutz.
Quelle influence cela a-t-il sur la construction de votre programme ?
Léa : Dans le passé, quand mes programmes ne démarraient pas bien, j'avais tendance à me dire que c’était fichu. Pour pallier cela, j'ai décidé de placer les trois sauts qui me rapportent le plus de points en fin de programme. Avec cette construction, je sais que c'est impossible d’abandonner. Même si je fais des erreurs au début, les points de fin de programme peuvent me permettre de me rattraper. Cela permet aussi d'aller chercher le bonus de points, mais ce n'était pas la motivation première. Cette technique avait déjà marché l'année dernière sur certaines compétitions, et cela a à nouveau été le cas aux Masters.
Pouvez-vous nous parler de cet été que vous avez qualifié de “tumultueux” ?
Léa : J'ai quitté le club de Poitiers en juin, sans savoir où j’irai. Je me suis entraînée dans différentes structures avec plusieurs entraîneurs cet été : Oberstdorf, Courmayeur, Anglet, Montréal. Ça m'a permis de faire des essais. J'ai bougé et passé beaucoup de temps dans ma voiture ! Mes programmes ont été créés à Montréal. Je suis revenue du Canada mi-août et c'est là que j'ai pris la décision de m'installer à Oberstdorf. Ce centre d'entraînement me plaît beaucoup. Les autres patineurs sont de ma génération. Il y a Lukas Britschgi, Alexia Paganini, Davide Lewton-Brain et les Allemandes Kristina Isaev et Elisabeth Jäger.
Vous étiez accompagnée par Claude Péri aux Masters.
Léa : Oui, il me fallait une licence dans un club français. J'ai choisi celui de Paris. Claude Péri, avec qui je m'entends bien, m'accompagne sur cette compétition. Je m’entraîne ponctuellement à Paris mais mon lieu d'entraînement principal est désormais Oberstdorf avec Michael Huth.
Qu’avez-vous changé dans votre entraînement ?
Léa : Je ne suis à Oberstdorf que depuis un mois à temps plein, mais il y a déjà plusieurs changements. J'ai diminué le nombre de sauts que je faisais par entraînement par deux. J'ai le même nombre d'heures de glace qu'à Poitiers, mais je fais plus d'exercices éducatifs pour les sauts et de répétitions de programme. Ça me permet d'être plus à l'aise sur les transitions.
Comment avez-vous choisi vos musiques pour cette année ?
Léa : Quand j’ai vu les vidéos de mes programmes au World Team Trophy, j'étais contente de ma réussite technique, mais ce que j'ai vu en termes d’interprétation et de connexion avec le public ne m’a pas convenu. J'ai eu une prise de conscience et j’ai voulu changer quelque chose mais je ne souhaitais pas patiner sur des musiques trop rapides, cela ne me convient pas. J'aimais beaucoup les programmes de l’Américaine Isabeau Levito. Elle patinait sur une musique soignée et appliquée tout en transmettant quelque chose. J’ai eu envie de prendre cette direction.
Solène MATHIEU - Skate Info Glace