S.I.G. : Peux-tu nous parler de ce genou, qui t'a causé bien des ennuis je crois...
Maé-Bérénice Meité : Je touche du bois, après quatre années de souffrance, ça va enfin bien ! J'avais une fissure du tendon rotulien droit et dès que j'effectuais une poussée, une arrivée, un saut, j'avais mal. Niveau solutions, j'ai beaucoup cherché par rapport à ce que les médecins me disaient. Pendant ces quatre ans, j'ai suivi un protocole de kinésithérapie mais en fait ce qu'il me fallait c'était un renforcement musculaire.
S.I.G. : Pour compenser ?
M.B.M. : Même pas. Je suis déjà très athlétique, mais on m'a dit que ça ne suffisait pas. Il a fallu que je renforce quadriceps, ischio-jambiers, mollets, tout ce qui se trouve autour du genou. Je l'ai fait pour maintenir la douleur à un certain seuil supportable. Comme je ne suis pas allée aux Championnats du Monde l'an dernier, ma saison s'est finie tôt, j'ai mis à profit le temps libre entre les Jeux Olympiques et la tournée de l'Equipe de France pour vraiment me soigner et repartir à neuf. Il n'était pas question que je rempile pour une saison dans l'état où j'étais, psychologiquement, ça ma pris beaucoup trop d'énergie.
S.I.G. : Te voici repartie pour un cycle olympique ?
M.B.M. : Exactement !
S.I.G. : Comment se passe une journée typique de Maé en Floride ?
M.B.M. : Réveil, petit déjeuner... (rires) Je commence à la patinoire à 8h40 avec du travail au sol pendant une vingtaine de minutes. Puis je patine pendant 1h20 pour faire de la glisse, un peu de programme(s), nettoyer les transitions, de la technique. Je réalise ensuite un programme complet, soit le court, soit le libre. On en étudie et on en améliore les détails. J'ai une petite pause pour déjeuner, m'étirer. Nouvel échauffement et je repars pour une session d'au moins 1h10.
S.I.G. : Un gros boulot...
M.B.M. : Oh oui ! Mais je préfère les longues sessions. En seconde partie de journée, je continue de travailler mes programmes, de revoir certaines parties, les pirouettes, etc...
S.I.G. : Comment et pourquoi es-tu passée de Chicago à la Floride ?
M.B.M. : Après les Jeux Olympiques, j'ai choisi de faire un point, de voir ce qui allait et ce qui n'allait pas, d'analyser ce que je voulais faire. J'ai du recul, de l'expérience, je sais maintenant ce qui me convient et ce qui ne me convient pas. J'ai été très heureuse de travailler avec Shanetta [Folle], elle m'a donné beaucoup de bases, dont j'avais vraiment besoin. Elle a tout reconstruit en fait. Si on peut voir des progrès maintenant, c'est vraiment grâce à ce qu'elle a fait pour moi pendant deux ans. Peut-être que les deux années passées avec elle ne se sont pas traduites comme on l'espérait, mais aujourd'hui je peux lui dire un énorme merci. Il est clair que je n'en serais pas où j'en suis sans elle. Et pourquoi la Floride... J'ai vu le travail effectué avec Vanessa et Morgan durant trois saisons, celui fait avec Kevin en très peu de temps. Il y a eu une énorme évolution, pas seulement pour le couple. Nous sommes entourés de toute une équipe, ce n'est pas une seule personne avec des intervenants ponctuels à droite et à gauche. On bénéficie de plusieurs avis, de regards différents. Et tout sur le même site. C'est quelque chose dont j'avais vraiment besoin et qui rend tout plus facile. J'ai décidé de me donner une chance, d'essayer...
S.I.G. : La vie aux Etats-Unis ça va ?
M.B.M. : Oui, la France reste mon pays et me manque, mais la Floride est un endroit super sympa !
S.I.G. : En dehors tu patinage, tu poursuis des études ?
M.B.M. : Je fais une licence de gestion, spécialité marketing et vente, que j'espère valider cette année. Il est toujours un peu compliqué d'équilibrer carrière sportive et études mais on y arrive et en plus, ça permet de se libérer l'esprit, de penser à autre chose !
S.I.G. : Ca veut dire que tu comptes te reconvertir dans autre chose que le patinage ?
M.B.M. : Pas forcément. J'ai déjà une petite idée de ce que je veux faire. Mais tant que ce n'est pas validé, ça reste un secret ! (clin d'oeil et rires)
© S.I.G. - Propos recuillis par Kate Royan