Nous avons rencontré Matteo Rizzo au Lombardia Trophy à Bergame en Italie et au Skate Canada à Toronto pour échanger sur ses premiers résultats et ses objectifs.
Solène : Comment s'est passé ton entraînement cet été ?
Matteo : Cela s'est bien passé même si j'ai dû m'arrêter un mois à cause d'un problème à la cheville gauche. Je n'étais donc pas complètement prêt quand la saison a débuté en
septembre.
Solène : Tu as débuté ta saison au Lombardia Trophy. Qu'as-tu pensé de cette compétition ?
Matteo : Le Lombardia Trophy est toujours une compétition très agréable pour moi, car elle se déroule dans ma ville et dans ma patinoire. Je ne me suis pas préoccupé des
points ou du classement en ce début de saison mais j'étais tout de même stressé par cette reprise de la compétition.
Solène : Quel est ton bilan du Skate America ?
Matteo : Je n'étais pas satisfait de ma performance lors du programme court, mais j'ai réalisé un bon programme libre. J'ai inclus le quadruple boucle dans mes deux
programmes et je suis très heureux d'avoir gagné la médaille de bronze.
Solène : Comment envisages-tu ta saison ?
Matteo : Je veux tenter des quadruples et acquérir de l'expérience en participant à beaucoup de compétitions dans la première moitié de la saison (six compétitions avant les
championnats nationaux italiens). Pour les compétitions les plus importantes du début de saison, à savoir les deux Grands Prix, je présente deux quadruples dans le programme court et
deux ou trois quadruples dans le programme libre : le boucle que je travaille à nouveau depuis que mon genou est guéri et deux boucles piqués. Ce ne sera pas simple car je ne suis pas un
patineur sauteur.
Solène : Pourquoi dis-tu que tu n'es pas un patineur sauteur ?
Matteo : Je préfère la glisse et les séquences de pas. Certains patineurs peuvent faire cinq quadruples dans le programme libre, ce n'est pas mon cas. Un quadruple est déjà
difficile pour moi ! Mais tous les patineurs en font et j'essaie de suivre.
Solène : As-tu vu le quadruple Axel d'Ilia Malinin ?
Matteo : Oui, notamment car j'ai participé à des spectacles avec lui au Japon pendant quelques semaines. Ilia est un patineur sauteur ! Je lui souhaite le
meilleur pour les compétitions à venir.
Solène : Tu as repris le programme court de ta saison 2021-2022, que tu avais mis de côté pour les Jeux Olympiques et les championnats du Monde. Tu as d'ailleurs demandé
l'avis de tes fans à ce sujet sur les réseaux sociaux.
Matteo : Parfois je me sens mieux sur un programme que sur un autre, et je ne veux pas m'empêcher d'en changer si je sens que c'est nécessaire. Je crois que je suis le
premier patineur à faire un sondage auprès du public. Nous patinons pour nous-mêmes, pour notre équipe, pour la fédération, pour les juges, mais le public est le plus important ! Sans eux
nous n'aurions ni la même motivation ni les mêmes résultats. J'accorde beaucoup d'importance à leur avis, je leur ai donc demandé leur programme préféré et j'ai suivi cette recommandation.
Lorsque je patine, j'ai besoin de sentir le public avec moi. Avec ce programme, je sens que le public passe un bon moment, quel que soit le nombre de tours dans mes sauts.
Solène : Quel est le thème de ton programme libre ?
Matteo : Nous voulions proposer une nouveauté même si j'aimais beaucoup mon programme libre de l'année dernière. J'ai travaillé comme d'habitude avec Massimo Scali comme
chorégraphe et nous avons choisi des musiques de Bruno Mars. Ce n'est pas mon style habituel, mais c'est un beau défi.
Solène : Tu viens d'une famille de patineurs. Comment cela t'a-t-il aidé ?
Matteo : Ma famille a toujours compris les obligations liées au haut niveau, en particulier dans le monde du patinage. Mes parents et ma sœur étaient patineurs et mon père
est toujours dans mon équipe. J'apprécie beaucoup de l'avoir à mes côtés.
Solène : En parlant de famille, Javier Fernandez parle de toi comme de son "petit frère" !
Matteo : Je le connais depuis des années. Il avait 17 ans et j'étais enfant quand nous nous sommes rencontrés. Je l'ai toujours admiré, sur la glace et en dehors. Partager le
podium avec lui lors de sa dernière compétition (NB : les championnats d'Europe 2019) était un honneur. Le fait qu'il m'appelle son "petit frère" me fait évidemment très plaisir.
Solène : Que penses-tu de l'équipe italienne actuelle ?
Matteo : L'équipe italienne progresse beaucoup. J'espère y être pour quelque chose et motiver les jeunes patineurs. Daniel Grassl a déjà de bons résultats et Nikolaj Memola
participera à la finale du Grand Prix junior cette année. J'espère que l'équipe féminine reviendra aussi forte qu'à l'époque de Carolina Kostner. Anna Pezzetta et Lara Naki Gutmann ont un
très bon niveau. Lara a un toucher de glace particulier et Anna a des sauts très puissants à 15 ans seulement. Quant à Charlène Guignard et Marco Fabbri, je leur souhaite le meilleur ! Nous
sommes proches. Ils sont travailleurs et je sais qu'ils peuvent réussir une très belle saison 2022-2023. J'espère que l'équipe italienne pourra décrocher une médaille lors de l'épreuve par
équipe des Jeux Olympiques de Milan Cortina 2026.
Solène : Quittons le patinage quelques instants. Tu sembles être un passionné de Formule 1 !
Matteo : Oui, j'adore ce sport ! J'ai des fans dans le patinage et moi je suis fan des coureurs automobiles. J'assiste comme spectateur aux courses automobiles en Italie. Mon
rêve serait de rencontrer les coureurs de l'écurie Ferrari, ma préférée.