Les Britanniques les plus en vogue du moment, Lilah Fear et Lewis Gibson nous ont fait le plaisir de répondre à quelques questions après leur médaille d'argent au Skate Canada.
Solène : Vous avez participé à trois compétitions avant les Grands Prix : la Britannia Cup, l'US Classic et le Nebelhorn Trophy. C’est beaucoup ! Et vous avez gagné trois médailles
d’or…
Lilah : Cela nous a rassuré pour le démarrage de la saison. Nous avons constaté que nos programmes plaisaient. Nous aimons démarrer notre saison tôt pour avoir le plus de
retours possibles. La danse libre que vous avez vue au Skate Canada est très différente de celle que nous avions patinée lors de ces trois compétitions. Nous sommes contents des changements
que nous avons pu faire.
Solène : Comment avez-vous choisi les musiques de votre danse rythmique ?
Lewis : Ce sont des danses latines bien sûr. Nous avons choisi des musiques de Marc Anthony et J.Lo. La première est “Vivir mi vida”.
Lilah : Cela signifie “Vivre ma vie” en Espagnol.
Lewis : Il y a ensuite “No Me Ames”, qui est un duo entre Marc Anthony et J.Lo. C’est intéressant d’explorer la dynamique entre les deux musiciens. Je pense que nous
avons réussi à créer un bon programme.
Lilah : Nous souhaitions des chansons connues et appréciées du public. Nous aussi, aimons ces musiques et nous prenons beaucoup de plaisir à patiner dessus tous les jours.
Nous pensons aussi que ces choix parleront au public.
Solène : Qui a eu l’idée de Lady Gaga pour la danse libre ?
Lilah : C’était une réflexion d’équipe. Nous l’avions en tête depuis un moment.
Lewis : Nous y avions pensé pour la danse rythmique de la saison passée car cela pouvait se rapprocher du hip-hop. Le message de “Born This Way” et la musique en
elle-même nous plaisaient. Il nous a ensuite fallu inclure des changements de rythme donc nous avons fait un mix avec “Million Reasons” et “Bad Romance”.
Lilah : C’était notre rêve de patiner sur ces chansons. Nous nous sentions prêts en tant qu’athlètes et artistes pour faire passer ce message. Nous avons assisté à un de ses
concerts dans un stade immense à Toronto. C'était une expérience incroyable, elle a le don d'ensorceler la foule ! Sa voix est puissante et les paroles de ses chansons résonnent en nous.
Solène : A la troisième minute, vous avez un passage chorégraphique inédit, pendant lequel vous touchez la barrière. J'étais surprise que cela soit autorisé !
Lilah : Nous aimons explorer ce que les règles ne spécifient pas précisément. Les règles ne disent pas qu’on ne peut pas toucher les barrières. Elles disent qu’on ne peut pas
s’appuyer sur les barrières. C’est une idée de Romain (Haguenauer). Nous étions très enthousiastes lorsqu’il nous en a parlé car nous n’avions jamais vu cela auparavant. Nous jouons avec le
public et nous apprécions leur réaction. C’est le moment « surprise » de notre danse libre.
Lewis : Beaucoup de personnes ne réalisent pas le nombre de règles qui existent en danse sur glace, mais nous avons fait attention à ce que cette utilisation des barrières
soit bien acceptée pour ne surtout pas avoir de point de déduction.
Solène : Au Skate Canada, vos entraîneurs étaient juste à côté de vous à ce moment-là !
Lilah : Oui (rires). Heureusement nous avions patiné notre danse libre lors des entraînements dans les mêmes conditions, avec nos entraîneurs très proches, ainsi que la
caméra, donc nous savions comment cela allait se passer. Mais sur le moment quand je me suis retournée, je me suis dit « Allez on va le faire pour eux aussi ». Nous avons entendu leurs
encouragements et cela nous a donné de l’énergie pour finir le programme en beauté.
Lewis : J’ai regardé la vidéo de notre programme. Il y a un spectateur au premier rang qui a l’air très surpris de nous voir si près. Il semble avoir peur ! C’est très drôle
à voir.
Lilah : Il faut absolument que je voie ça !
Solène : Il y a deux ans, vous avez patiné sur des musiques de Madonna, artiste pop mondialement connue, comme Lady Gaga. Quel lien faites-vous entre ces deux programmes ?
Lilah : Patiner sur des musiques de Madonna était un défi pour moi, je n’avais jamais rien fait de tel. Nous apprécions de patiner sur des musiques d’artistes qui savent qui
elles sont et ce qu’elles apportent au monde. Leur personnalité et leur force nous inspirent. Les messages qu’elles font passer sont importants pour nous et nous aimons apporter notre touche
d’originalité à la danse sur glace.
Solène : Cette année, vos deux Grands Prix sont au Canada, où vous vous entraînez et au Royaume-Uni, votre pays. Vous passez d’une maison à une autre !
Lilah : Nous sommes si heureux !
Lewis : Nous avons beaucoup de chance de participer à ces deux Grands Prix. D’ailleurs, j’ai entendu que tous les billets pour une des journées de compétition sont déjà
complètement vendus. C’est très enthousiasmant et cela va être très émouvant pour nous de patiner devant nos proches. Nous considérons Sheffield un peu comme notre maison car toutes les
compétitions auxquelles nous participons au Royaume-Uni sont dans cette patinoire.
Lilah : Je vais pouvoir retourner dans mon café préféré, le
Marmedukes. Je vous le recommande !
Solène : L’année dernière, dans le documentaire "On Edge", Romain vous décrivait comme les outsiders (« Underdogs » est le terme exact utilisé en Anglais par Romain
Haguenauer). Qu’en pensiez-vous à l’époque et est-ce toujours vrai maintenant ?
Lilah : Il adore ce mot ! (rires) C’est une mentalité à garder quels que soient nos résultats. Nous voulons toujours nous améliorer. Romain a cru en nous depuis le début. Dès
notre première saison nous avons participé aux championnats nationaux, aux championnats d’Europe et du monde.
Solène : Avez-vous en tête une médaille aux championnats d’Europe cette année ?
Lilah : C'est notre rêve !
Lewis : Nous serions si heureux. En plus, nous aimons beaucoup la patinoire d’Espoo, que nous avons connue lors de nos participations au Finlandia Trophy. Elle est magnifique
!
Solène : Des danseurs ont quitté l’Ice Academy de Montréal cette année, d’autres sont arrivés. Comment le vivez-vous ?
Lilah : Cela apporte beaucoup de fraîcheur !
Lewis : J’aurais utilisé le même terme. C’est sympa car il y a beaucoup de jeunes couples. Avant, nous étions les plus jeunes. Maintenant nous avons de l’expérience et nous
pouvons partager ce que nous avons appris.
Lilah : C’est très intéressant de voir les jeunes couples grandir. Ils ont plus d’énergie que nous ! Et beaucoup d’innocence. Ils participent à leurs premières compétitions
internationales, à leurs premiers Grands Prix.
Solène : Lilah, tu animes un podcast depuis quelques années. Tu recevais principalement des patineurs puis tu as élargi tes horizons. Peux-tu
nous en parler ?
Lilah : Merci pour la question ! Au départ, je n’ai invité que des patineurs. J’ai commencé pendant la pandémie. Je connaissais tous ces patineurs incroyables et je savais
qu’ils avaient des histoires passionnantes à partager. Ensuite j'ai souhaité inviter des personnes issues de différents domaines. Je souhaite inspirer mes auditeurs et les pousser à
suivre leurs passions. Mes prochains invités seront un médecin spécialiste de la santé des femmes, Gabrielle Bernstein, une conférencière qu’Oprah Winfrey considère comme une des grandes
leaders d’opinion de notre monde, et Fareed Zakaria. Ce sont donc des profils très variés. N’hésitez pas à me suivre !